UN HORIZON D'APAISEMENT

Dans le sardanapalesque harem du palais de Topkapi de Constantinople, une concubine circassienne déambule depuis un bassin parfumé de fleurs d'oranger, jusque dans les couloirs sombres, comme insaisissable. Dans le reste du Monde, c'est la même évanescence insouciante. L'année 1887 lègue à 1888 une succession tourmentée & obscure, que l'on devine pleine d'embûches. Elle a équilibré tant bien que mal son bilan. En dépit de quelques paniques, de polémiques retentissantes, de menaces échangées, de provocations mal désavouées, elle se solde sans guerre entre les grandes puissances. C'est déjà beaucoup ! Même si l'on peut déplorer qu'elle a atteint son terme dans une tranquillité suffisante car, en profondeur, elle n'a rien réglé, rien dénoué, rien atténué. Les tensions sont encore vives, latentes & elles apparaissent de plus en plus comme une addition qui pourrait s'avérer chère pour les plus effrontés, lorsque le dégel se fera.

- Guerre d'Abyssinie - 

Sous les flocons de Vienne, l'Impératrice Elisabeth ne désespère point de revoir les grands hommes revenir de la dure campagne d'Abyssinie, malgré les potins les plus frivoles. Il y a loin de la coupe aux lèvres & les affaires des Autrichiens semblent se gâter dans la région de la Mer Rouge. La mission diplomatique envoyée par le gouvernement pour offrir au Négus Yohannès une médiation a dû retourner bredouille. Non seulement les Abyssins n'ont pas reculé d'une semelle, mais ils se mettent en mesure de prendre une vigoureuse offensive. L'Archiduc von Teschen réclame à cor & à cri des renforts, qui se sont égarés sur la route de Gondar & du Lac Tana. Le spectacle est magnifique, mais le pays est le plus difficile à traverser, les routes étant misérables pour une armée trainant une artillerie lourde. En dépit des télégrammes qui se veulent rassurants & si libéralement communiqués à la presse par le gouvernement du Comte Kalnoky, l'opinion publique prévoit une seconde édition, revue & douloureusement augmentée du désastre de l'automne. Dans la Double monarchie, on tousse ! Ces sauvages, il semblait qu'on n'allait en faire qu'une bouchée. Il n'y a qu'un malheur, c'est que les Abyssins ne sont pas les sauvages qu'on imaginait rencontrer. Belliqueux & braves, ayant déjà fait leurs preuves contre les Anglais & les Egyptiens, ils sont par dessus le marché armés à l'européenne. 

Mais tous ces contretemps servent les divisions engagées. Pendant que l'opinion mondiale penche pour une victoire du Negus Negest ou, à tout le moins un enlisement de l'armée d'invasion, les Grenadiers du Comte Friedrich von Beck réalisent une percée téméraire, avec leur détachement de Hababs, des troupes irrégulières formées sur le terrain. De plus, il circule des bruits très graves sur des soulèvements contre le Négus dans les diverses parties de l'Abyssinie. Enfin, les principaux ports étant tenus par les Autrichiens, les Abyssins ne doivent logiquement plus recevoir d'aides de l'étranger. Leur armée avance lentement, mais elle sera bientôt en mesure de donner l'assaut final.

- Les Italiens abandonnent Maputo - 

Sur la côte orientale de l'Afrique, au fond d'un golfe profond qu'ouvre le continent aux eaux d'azur de l'Océan Indien, le Roi d'Italie a jeté son dévolu sur un territoire de cinq cents kilomètres de rivages & d'une profondeur inconnue. Mais, en allant défier le Transvaal, l'Italie s'est engagée dans un bien fâcheux guêpier. L'aventure menace d'être pour elle, moins la gloire & les trophées, ce que fut pour la France du Second Empire l'expédition du Mexique & ce qu'a été pour l'Angleterre l'expédition du Soudan, excepté que l'Italie n'est ni assez riche, ni assez forte, ni assez cohérente pour supporter impunément de semblables mésaventures. Tant qu'ils se confinent dans la rade de Maputo - l'un des endroits, soit dit en passant, les plus malsains du globe - tout est allé à peu près bien, sauf que les hommes du premier corps meurent comme des mouches de l'anémie, du spleen, de la nostalgie & de la fièvre. Les Boers ne leurs laissent aucun répit & leur interdisent toute sortie, d'autant qu'ils sont en possession de canons tout neufs se chargeant par la culasse & ne manquent pas d'instructeurs professionnels. Sans doute, même avec cet armement perfectionné, les Boers ne pourront-ils pas débusquer les Italiens, dont le ravitaillement par la mer est assuré, mais ils peuvent les encercler & les laisser cuire dans leur jus. 

Tout à coup, la guerre prend une tournure nouvelle, lorsque le général Alessandro Asinari di San Marzano décide d'une stratégie alternative, afin de se remettre en chemin pour une campagne coloniale. En conséquence, les soldats du premier corps embarquent dans l'escadre italienne, ne laissant qu'une famélique garnison à Maputo. Cette dernière, qui avait été le symbole sacré de la ténacité italienne, est aussitôt anéantie par les Boers, qui remportent une victoire retentissante, d'autant que la forteresse portuaire possédait un bastion, érigé il y a peu & à grands frais. L'Italie se console en apprenant que ses intrépides soldats ont, pendant ce temps, réussi à conquérir le centre du Mozambique, avec le charbonnage convoité de Moatize. Les indigènes ont été balayés sans pitié, par une batterie de mitrailleuses, qui a mêlé ses sinistres roulements au grondement des canons de campagne. Le Mozambique devient une colonie italienne. Cependant, la guerre avec les Boers du Transvaal est loin de trouver un épilogue... d'autant qu'un événement singulier, qui pourrait avoir de fortes conséquences, se produit à la fin du mois de février, lorsqu'une colonne belge arrive à Moatize, où se trouve une station ferroviaire britannique. Que voici un bel imbroglio à démêler dans les prochaines semaines...

- Exploration de la Haute Volta - 

L'Afrique ne cesse d'attirer les curieux. Les Allemands en font partie, d'autant qu'ils ont déjà investi quelques pays du Golfe de Guinée. Aujourd'hui, ils avancent face au harmattan, un vent sec qui vient du désert du Sahara. Ils traversent la savane sous une brume de poussière en suspension, avec des températures avoisinant les trente degrés, ce qui est très modéré dans cette région du Monde. En arrivant à Ouagadougou, le général von Hahnke est reçu par l'Empereur Naba Sanem, qu'un capitaine décrit sans ambages : "Si Boukari Naba (frère & rival du roi, exilé) parait distingué, Naba Sanem a l'air vulgaire. Ces deux frères n'ont aucune ressemblance. L'aîné Naba Sanem a le menton saillant & un nez sémitique, sa voix est constamment enrouée. Vêtu d'un boubou & coiffé d'un bonnet en forme de toque, l'ensemble n'a rien de royal. Et, si Naba Sanem n'est pas joli, on peut dire que ses femmes sont sans exception hideuses". Les Jäger allemands mettent au pas tout ce petit monde & la Haute Volta devient possession du Reich.

- Les Russes à Boukhara -

Considérée comme une région au passé illustre, l'Asie centrale inspire aux souverains, aux généraux & aux voyageurs le sentiment de toucher à l'Histoire. Dans la panoplie des représentations convoquées par les visiteurs, certaines images remontent loin dans le temps, quand ces pays étaient interprétés tantôt comme les terres avoisinant l'Eden, tantôt comme une Tartarie, c'est-à-dire un territoire sauvage qui suppose un lien direct avec l'enfer. Les Russes ont traversé & conquis ces terres & ont réussi à construire une ligne transcaspienne jusqu'à Samarcande. Ils souhaitent conclure cette longue campagne en s'imposant à Boukhara, l'une des plus belles villes d'Orient, au coeur de la route de la soie. Pour cela, le corps de Lanciers sort de Khiva & progresse le long de l'Amou-Darya, l'Oxus d'antan. En quelques jours, le voici devant Boukhara & le déploiement des troupes & surtout de l'artillerie légère est effectué avec efficacité. Les obus à balles & les bombes crèvent sur la tête des soldats ouzbeks environnés d'une grêle de fer. La ville est prise. Le Khanat devient un territoire russe.

- Prise d'Oman - 

La légèreté avec laquelle les Ottomans ont failli trancher la plus grave des questions coloniales, celle de la poursuite des conquêtes en amont de l'Indus, n'est guère rassurante pour leurs intérêts d'outremer. Cette frivolité serait impossible si une certaine impopularité ne s'attachait à l'entreprise elle-même. A l'évidence, les ministères des Affaires Etrangères de la Grande Bretagne, de la Russie & de l'Empire Ottoman se sont contactés, car il y a eu trop de confusions, trop de querelles, trop de malentendus les saisons précédentes. En conséquence, les Turcs ne poussent pas plus loin leurs investigations en amont du Sind & tournent résolument leurs efforts sur la péninsule arabique, dont le royaume le plus alerte est celui du Sultan de l'Oman. La Cavalerie Légère du général Kölemen Abdullah Pacha est acheminée par la marine de guerre, qui ne rencontre aucun obstacle & s'empare facilement de Masqate après une vive canonnade. Perché sur un rocher, le puissant fort Al-Jalali qui domine les scintillantes eaux céruléennes de la Mer d'Oman, est pris sans aucune difficulté. Le Sultan Turki ibn Saïd se soumet aussitôt & peut conserver son titre, ainsi que quelques prérogatives. 

- Invasion de l'Afghanistan - 

Le Tsar Alexandre se décide à un coup d'une superbe hardiesse. Alors que l'Empire Ottoman a cessé ses manoeuvres au Sind & que la Grande Bretagne ne montre aucun signe de nervosité dans cette partie du Monde, ô combien convoitée, les Russes osent lancer une grande offensive en Afghanistan. Tôt, on se rend compte que les contingents russes ont été formidablement préparés, que des informateurs ont parcouru le pays & qu'il ne peut se produire de surprise. Et pourtant. Le corps russe du général Nikolaï Krasnov, s'attend à rencontrer les Afghans à Balkh, mais est pris au dépourvu lors du mouvement de flanc, qui le menace jusqu'en arrière. La colonne suspend sa marche sur Kaboul & se lance par la vallée de Sheberghan à la poursuite d'un adversaire fantôme, apparaissant ici, disparaissant là. L'armée doit se contenter de s'installer à Mazâr e-Charîf, qui possède l'un des plus fabuleux bâtiment du monde musulman, la mosquée bleue, appelée la mosquée du Saint. La route du col du Salang, qui mène à la capitale est encore loin. Abdur Rahman Khan, surnommé l'Emir de Fer, rassemble une grande armée pour punir l'envahisseur. L'ancienne Bactriane conquise par Alexandre de Macédoine pendant l'Antiquité, se laissera-t-elle prendre par Alexandre de Russie ?

- La contre-offensive dzoungare - 

Il n'y a pas de lumière sans ombre, comme il n'y a pas de courage sans peur. L'entrée en lice de l'armée du général Su Yuanchun en Dzoungarie était grandement attendue par la cavalerie qui patrouillait au-delà de la frontière. Quelle ne fut pas la surprise des Chinois de constater qu'une armée ennemie s'était rassemblée au Nord d'Urumtsi, pour lancer soudain une puissante contre-attaque pour culbuter les forces de l'envahisseur. Hier, pendant toute la journée, la fièvre était grande dans la Cité Interdite de Pékin, en proie aux rumeurs les plus diverses, suivant l'heure & surtout les émissaires qui, de l'extérieur, rentraient dans l'enceinte pour apporter des nouvelles. La campagne ne se présente pas sous les meilleurs auspices, en raison des retards dans le transport de l'armée principale. Pour empêcher les poltrons & les fuyards d'aller répandre de fausses nouvelles, un cordon de gardes barre les principales routes des province du Shan-Xi & du Sichuan.

- Chantier de titan à Jinnan - 

La ville de Jinnan dans le Shandong a reçu des aides substantielles de la part de l'Impératrice pour les réparations, après les débordements fluviaux calamiteux de l'automne. Lorsque le Fleuve Jaune s'est calmé & a retrouvé son cours normal, les autorités ont mis au travail une pléiade d'ouvriers, afin de reconstruire les digues, des retenues d'eau, les ponts & les bâtiments majeurs endommagés. Evidemment, l'effort principal est allé à la reconstruction des voies de communications, parmi lesquelles l'essentielle & unique voie ferrée de l'Empire Céleste.  

En parallèle, les Chinois se sont enfin aperçus de l'importance des hôpitaux & de l'hygiène citadine. En conséquence, les gouverneurs de provinces ont perçu de copieux crédits, afin d'assainir les villes. Le résultat est immédiat, puisque le choléra est éradiqué. Tous les ports de Chine annoncent un retour à la normale & encouragent la réouverture des échanges commerciaux, excepté avec l'Empire ottoman. 

- Le plus haut monument du Monde - 

Après l'arrêt des travaux pendant la Guerre de Sécession, le Congrès avait décidé d'octroyer de beaux crédits pour achever le monument dédié à Georges Washington. Les délais devaient se terminer au printemps 1885, mais les retards se sont encore accumulés, depuis que le gouvernement s'est concentré sur les révoltes indiennes & les grèves dans les docks. Aujourd'hui, le Président Cleveland, qui est encore au pouvoir pour un an, peut inaugurer une vaste esplanade ornementée de grands bassins, avec en son centre une immense aiguille de pierre, qui ressemble à un obélisque. Ce monument rend hommage au premier Président des Etats-Unis &, avec ses 169 mètres, est incontestablement la plus haute construction du monde, dépassant les 146 mètres de la pyramide de Khéops & les 162 mètres de la flèche de la cathédrale d'Ulm. C'est une gageure de réussir pareil exploit avec un matériau aussi lourd. L'esplanade est déclarée ouverte au public & devient immédiatement un must pour les promeneurs de la capitale.

- Saint Petersbourg la belle - 

Il se passe toujours quelque chose en Russie &, même si les journaux de l'Occident n'en parlent pas beaucoup, ils ne peuvent passer sous silence les intrigues & les événements qui ont l'art de faire hausser les sourcils des lecteurs. Voyons cela en prenant à brûle-pourpoint les nouvelles télégraphiées les plus récentes. Le journal Le Figaro signale que les travaux urbains de Saint-Petersbourg en plein hiver n'ont guère été aisés à réaliser. Pourtant, selon le gré du Tsar, la ville a reçu un nouvel éclairage public, le long des avenues qui ont été déneigées & repavées. Un grand parc incluant un zoo est en cours de réalisation, afin que les habitants & les visiteurs puissent en profiter dès le printemps à venir. A l'autre bout de l'empire, la ville de Vladivostok profite du même engouement. 

Le Tsar Alexandre, qui veut se montrer sous son meilleur jour, exige aussi l'envoi d'une aide médicale & matérielle en Chine & au japon, afin de maîtriser l'épidémie de choléra. 

En Russie, on commente aussi l'affaire de l'enlèvement de Lazar Polyakov. Les journaux nationaux admettent que le banquier russe a été libéré par l'action des services secrets du Tsar & qu'aucune rançon n'a été payée. 

En France, le gouvernement ambitionne de renouveler ses cadres avec une nouvelle école d'administration. On construit donc à Paris l'Ecole Coloniale, avec pour but de structurer & organiser le bon fonctionnement des territoires de l'opulent empire français. Dans un bâtiment aux allures orientales, cette faculté se veut créatrice de fonctionnaires, magistrats & administrateurs de haut vol.

- Les chemins de fer sous la neige - 

Les travaux de l'hiver ont été compliqués en raison de la neige qui tombe avec persistance & qui, amoncelée par de violentes rafales de vent, forme sur certaines portions des couches durcies d'un mètre d'épaisseur. Malgré l'effort de deux puissantes machines armées de chasse-neige & bien qu'on l'eut allégé de plusieurs voitures dans la gare précédente, le train international de Vienne pour Varsovie est resté en détresse dans les Carpathes, non loin de Cracovie. Des ouvriers armés de pioches ont dû besogner pendant plusieurs heures sous le vent qui leur cinglait la figure pour rendre à nouveau la circulation possible.

Aux Amérique, les Mexicains tentent de se rapprocher des Etats-Unis en construisant une voie ferrée vers El Paso del Norte. Il ne manque que le pont sur le Rio Grande & une gare du côté américain pour finaliser la ligne.

En Afrique, les Belges & les Britanniques se rejoignent, lorsque les ouvriers du Congo terminent la ligne de Lusaka à Salisbury.

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L'Espagne décide d'améliorer les infrastructures dans les villes portuaires de la métropole & des colonies. Mais, pour dire vrai, la société Real Cruz est loin d'égaler les grands compagnies maritimes d'Italie, du Japon & des Pays-Bas.

La compagnie italienne de navigation, justement, poursuit l'effort de modernisation de ses vapeurs, en partance pour l'Amérique latine. Quant aux Allemands, ils ouvrent une nouvelle ligne pour les Caraïbes & le Mexique.

- Précautions d'usages - 

Plus d'un spectacle frappe en ce moment de tristesse les observateurs patriotes. Le bas peuple sournois s'agite & nous avons l'oreille encore pleine du vacarme hargneux & exorbitant soulevé dans les pays ci-nommés.

A Naples, la situation explosive de l'automne trouve un dénouement heureux par l'intervention de l'armée. C'est tout-à-coup à Venise que la contestation rebondit, mais elle est immédiatement étouffée par la présence d'une opportune garnison. On le voit, l'Italie est secouée de soubresauts, mais tient bon. Pendant ce temps, les maraudeurs & les oisifs de Mexico ont été mis sous les verrous. Quant aux problèmes d'inquiétude au sujet de l'épidémie de choléra à Tokyo & à Shanghai, tout est réglé.

Notons que l'ambassadeur du Japon à Constantinople a demandé à être reçu au palais du Sultan Abdul-Hamid II pour lui signifier que l'Empire du Soleil Levant poursuivait le gel de tout échanges diplomatiques & commerciaux avec les Ottomans, dont les pratiques commerciales & la corruption massive sont dignes d'un autre siècle. Nous avons tenté d'en savoir plus auprès du Grand Vizir, sans succès.

Seule la ville de Trieste, qui est le plus grand port de l'empire d'Autriche-Hongrie, n'a pas été pacifié. La ville ne produit plus de revenus !

- Bourse -

A Bruxelles, devant le bâtiment éclectique de la Bourse orné de sculptures d'Auguste Rodin, les hommes déambulent, pendant que les actionnaires lisent consciencieusement les bulletins de fin d'année. 

Les extraordinaires offensives industrielles & commerciales du Japon & de la Russie chamboulent les bourses du Monde entier, mais c'est toujours la chimie de Bayer & la banque du Crédit Lyonnais qui trustent les plus gros profits. Le Reich réalise les marges les plus importantes dans presque tous les domaines & remporte des primes majeures. Grâce à d'intelligents financements, seules l'Italie & la Russie parviennent à se maintenir derrière l'Allemagne impériale, en combinant les primes de plusieurs tableaux.

Nous pouvons aussi comparer la vitalité des économies de chaque puissance, en scrutant les progrès des indices économiques en trois années d'activités. L'Allemagne a une croissance extraordinaire de +40 % pendant que le Mexique traine avec un indice de +12 %. Chacun pourra se situer entre ces deux extrêmes en vérifiant les nouveaux coefficients calculés.

- Consortiums actuels -

Nonobstant le désir avorté du dictateur mexicain, un seul consortium a été bâti cette saison. C'est le centre de textile Lousbergs à Gand, fondé par Monsieur Joseph de Hemptinne. De plus, les conquêtes coloniales assoient de nouveaux patrons aux bureaux de grandes entreprises, comme les charbonnages du Mozambique. Pour ce qui est des marchés neutres, le Transvaal change une fois de plus de fournisseur.

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Alimentaire : Abyssinie, Argentine, Ceylan (ROYAUME UNI), CHINE, ITALIE, MEXIQUE, TURQUIE.

Armement : AUTRICHE, BELGIQUE, CHINE, ESPAGNE, FRANCE, ROYAUME UNI, Suède.

Banque : FRANCE, JAPON, ROYAUME UNI, Suisse.

Chantier naval : BELGIQUE, ESPAGNE, Grèce, JAPON, ROYAUME UNI.

Charbonnage : ALLEMAGNE, ETATS-UNIS, Mandchourie (CHINE), Mozambique (ITALIE).

Chimie : ALLEMAGNE, JAPON, Norvège, ROYAUME UNI.

Gisements : Brésil, Congo (BELGIQUE), Etats Malais (PAYS-BAS), Matebeleland, Nigeria (ALLEMAGNE), RUSSIE.

Machines outils : Danemark, ITALIE, JAPON, PAYS-BAS, RUSSIE.

Mines : Australie, Côte d'Or (ESPAGNE), Katanga (BELGIQUE), MEXIQUE, RUSSIE.

Pétrole : Azerbaïdjan (RUSSIE), Birmanie (PAYS-BAS), ETATS-UNIS, Roumanie, Sumatra (PAYS-BAS).

Sidérurgie : BELGIQUE, ESPAGNE, JAPON, MEXIQUE.

Tabac : Barbade (ROYAUME UNI), Cuba, JAPON, MEXIQUE, Nicaragua, TURQUIE.

Textile : AUTRICHE, BELGIQUE, Corée (JAPON), Egypte (TURQUIE), Gujarat (ROYAUME UNI), Maroc (FRANCE), Pendjab.

Verrerie : AUTRICHE, BELGIQUE, Canada, CHINE, FRANCE, Perse.

DATE LIMITE DU PRINTEMPS 1888 : VENDREDI 20 OCTOBRE